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Le compagnonnage en France

13 Mai 2016 , Rédigé par Christophe DOSTA Publié dans #Histoire

J'ai acheté ce livre d'occasion sur les allées Paul-Riquet à Béziers lors d'une exposition de bouquinistes. Je me suis plongé avec plaisir dans sa lecture et j'ai découvert une institution aussi ancienne que l'apparition des premières constructions en pierre, lorsque l'homme s'est détaché du nomadisme et qu'il a abandonné définitivement les constructions en bois trop fragiles et surtout putrescibles.

Le compagnonnage découle donc d'une pensée historique empreinte de symbolisme, où l'enseignement tient une place privilégiée. Il dépend de l'Art royal et dépendant de lui, il s'agit de transmettre les règles, les secrets de construction, en particulier dans l'art du trait qui nécessite de la rigueur (pour Pythagore, le nombre de ment pas, les compagnons s'emploient à faire de même). A cet effet, la mémoire du geste couplé à l'outil ont entraîné le besoin pour ces hommes de spéculer sur notre place dans l'univers. Une solidarité fraternelle de spécialistes reconnus s'installa; les Compagnons. Le compagnonnage peut être donc considéré comme" la geste du métier". Etant fraternels, il leur fallait être tolérants, condition de base de toute liberté. Des rituels permettant de se concentrer et de rompre avec le monde profane sont instaurés dans un lieu sacré, la loge.

Aujourd'hui cet ordre a perdu de son éclat avec la divulgation des rites et des mystères, avec la standardisation du métier et avec à la suite de cela l'apparition des syndicats ouvriers. Pourtant, le compagnonnage est à l'origine de la solidarité, des caisses de bienfaisance, de retraite (ancêtre de la Sécurité sociale), des prêts sans taux usuriers, de la formation continue. Le compagnonnage est une "chevalerie du travail". De nos jours, de surcroît, les valeurs morales disparaissent , l'autorité disparaît, l'intérêt général semble être une vieille lune, tout cela au profit de la démagogie, du matérialisme et des intérêts particuliers.

En revanche, les compagnons sont durs et inflexibles envers les autres mais aussi envers eux-mêmes. Ils exaltent le symbole, la valeur de la tradition et le rite initiatique. Le compagnonnage est une école de l'homme. Cet ordre universel honore le geste manuel, le sacré, la valeur humaine.

La Nation respecte-t-elle simplement ces notions?

Jean-Pierre Bayard, Le compagnonnage en France, éd Histoire Payot, 476 p,

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